15h41 : premier quart

[where is S en boucle]

16h10 : never neverland, je suis de nouveau amoureux d'infected mushroom

16h32 : je bois du café en fumant une clope, tout semble normal, je suis peut-être un soupçon plus speed que d'habitude..., dehors il ne pleut plus

[limp bizkit - counter feit]

16h37 : quelqu'un arrive sur msn, c'est risqué

16h38 : je sens une espèce de très légère pieuvre brumeuse autour de mon esprit (hihi

16h42 : il est temps de donner l'autre quart de truite à ma copine pieuvre....

[manson - born again]

[ministry - you know what you are]

16h48 : très léger voile de fatigue, je me sens un peu plus loin de mon corps (à peu près 5 ou 10 centimètres vers l'intérieur), je commence à ressentir que mes dents font totalement partie de moi-même

[nine - happiness in slavery (fixed)]

16h57 : [nine - mister self destruct] -> bien que je me sente dans mon état normal, le son a l'air d'être plus "haut" que d'habitude, il me passe au-dessus au lieu de me traverser, étrange ...

17h07 : j'ai tendance à m'embrouiller les doigts quand je tape, je me rends compte de mes erreurs et je les corrige, mais en même temps je me rends compte de pourquoi je les fais (genre commencer à écrire "gez" au lieu de "chez gab", je me comprends sur le coup mais je sais que ça sera illisible dans deux jours si je garde pas trace du trajet)

17h03 : quand je prends de grandes inspirations, j'ai l'impression que le monde résonne très légérement au moment où j'expire, et accessoirement, mon corps paraît plus léger

[nine - perfect drug (remix t. reznor)] : musique cubique, à retenir

17h08 : je viens de me mettre debout et de m'étirer, et j'ai eu l'impression d'être beaucoup plus grand que d'habitude

[nine - slipping away]

17h11 : même si physiquement tout paraît normal, je me rends compte que toute action physique devient plus "automatique" (pas de temps entre l'intention et l'action, trajet direct

accessoirement, à l'extérieur la nuit commence à tomber mollement

17h14 : [nine - the wretched] : ma salivation commence à devenir confuse, je ressens très très légérement mon goût préféré sur l'avant du palais, et ça me fait sourire

"les champignons ça a un goût violet foncé, qui fait des rainures dans le palais, alors que le lsd ce serait plutôt bleu-vert très sombre, avec des *pointes*"

17h20 : [nine - metal] : je commence à me rendre compte que je suis en train de boucler de plus en plus vite (petits mouvements rapides pour accompagner le son sans m'en rendre compte, je suis en même temps agité et paisible), mon corps me semble un petit peu plus vide qu'avant

17h22 : il est temps de rouler le premier joint de la journée (et d'arrêter le café

17h25 : je commence à avoir l'impression qu'il se passe des choses à la périphérie de mon champ visuel

17h26 : je repense à adrien qui m'avait dit "faut pas en reprendre au bout d'une heure si t'as l'impression que ça te fait rien" et à ma copine de la prévention drogues dont j'ai encore oublié le nom (mais j'ai sa photo

17h30 : tout commence à basculer [nine - memorabilia] : mon estomac est perceptible, la pieuvre autour de mon esprit commence à chuchoter des choses en rythme avec la musique

17h34 : j'ai plus d'énergie dans la mâchoire, des choses commencent à se retourner

[no one - le feu]

17h36 : c'est les derniers moments pour me rappeler des choses importantes avant que des lutins viennent me fendiller la tête et que plus RIEN n'ait d'importance

[LTNO - load tender night]

17h40 : premier bedo : roulé !

17h41 : ça fait deux heures depuis le début, le moment idéal pour allumer le bedo, les frontières du cube ne devraient pas tarder à trembler (en fait elles tremblent déjà dès que je regarde ailleurs)

[manson - i put a spell on you]

17h47 : la lumière et l'air sont devenus plus jaunes, je suis tout tremblant mais précis

17h50 : la fumée du bedo me traverse sans laisser de trace de son passage (boucle passive : monde / moi / monde)

[spicy box : l'instinct] : mon clavier est devenu bizarre, peut-être que les touches sont mes dents ?

17h52 : au fait, L. arrive vers 19h, à part ça je vais faire une partie de backgammon

17h53 : ma bouche s'est rétrécie par rapport à tout à l'heure

17h54 : je me rends compte que j'ai beau avoir connaissance de l'heure et du temps, j'ai conscience que ce ne sont que des vagues qui viennent s'écraser sur le cube sans rentrer dedans

[Front 242 - Black White Blue] : ça devrait me calmer et empêcher les bords du cube de vaciller trop vite, je sens que je commence à décoller : mon attention est très focalisée : je peux choisir le niveau d'organisation du cadre de consc avec un grain très très fin par rapport à d'habitude, et l'inhibition de l'extérieur du cube est instantanée, ça devient difficile de comprendre l'intégralité de ce que je pense, et je me rends compte encore une fois de pourquoi c'est à la fois impossible et inutile de prendre des notes sur tout le trajet : c'est un peu comme si on était une trentaine de personnes différentes, vivant à des époques différentes, avec des croyances différentes, à faire un parcours d'un endroit A à un endroit B, chacun à un moment différent [242 : skin fur coat], avec un parcours différent, pour une raison différente, (je commence à pouvoir avoir l'impression que tout l'univers est la tête en bas en lisant du texte écrit à l'envers), et bref d'essayer de décrire le parcours de ces trente personnes qui sont moi-même sur une feuille de papier

(en outre je me rends compte que plus le temps va passer plus mes notes vont devenir incompréhensibles

il est 18h03

en fait pour éviter le bad trip il faut bien cloisonner le cube au départ, et ne mettre dedans que des choses qui ne sont que très peu reliées à l'extérieur du cube, mais comme tout est fatalement relié d'une manière ou d'une autre à l'extérieur, tout ce qui est fait dans le cube finit par avoir des répercussions à l'extérieur

18h05 : je commence une partie de backgammon (je joue en deuxième avec un 5/4

je n'ai joué que deux coups et j'ai l'impression de déjà voir de nouvelles choses,
je joue pour rééquilibrer la symétrie

18h08 : Front 242 - Punish Your Machine.mp3 : mon coeur bat en rythme avec la zik

18h09 : l'autre m'a proposé de doubler, j'ai abandonné, fin de la partie

la musique commence à me mouliner

en fait j'ai l'impression d'être à la fois sur le point de m'endormir et d'être en train de me réveiller, c'est peut-être ça qui préserve la continuité de l'univers ? (il est 18h12)

ça y est, je suis totalement impossible à suivre et je m'en rends compte parce que j'essaye de me suivre (boucle ascendante d'éparpillement) [ministry - hey asshole]

je suis en train d'oublier totalement, mais quoi ?, j'arrive toujours à me rappeler qui je suis, les souvenirs sont là mais leur contexte est facilement douteux, en outre, mon corps est devenu un peu plus liquide que d'habitude, et je peux voir les ombres en volume si j'essaye de les voir comme ça, (le petit bonhomme avec des pinces de crabe essaye de me dire quelque chose)

18h17

tap tap tap marteau marteau marteau, mon esprit boucle de plus en plus vite, alors que le monde (c'est à dire le cube, enfin "mon cube privé") s'immobilise trèèèèès progressivement, en fait j'ai l'impression que tout va s'arrêter complétement de bouger *l'instant suivant*, et que c'est moi qui vais provoquer l'immobilisation, et au fur et à mesure que tout s'immobilise plus lentement tout bouge plus vite,

la musique vient de passer sur get up get off prodigy remixed, c'est une bonne chose

le bonhomme sur le mur à l'oeil gauche en train de pleurer, mais maintenant ce n'est plus un bonhomme puisque sa pince gauche est en fait une tête d'animal, il faut que je prenne ce truc en photo, la perspective me rend fou

il est 18h27, ma mémoire immédiate est devenue une espèce de grosse flaque visqueuse, comme des sables mouvants, sauf que tout ce que je jette dedans fini par réapparaître [skinny puppy - blue serge], je m'enlise moi-même dans ma propre mémoire immédiate

peut-être qu'au fond du bourbier de la mémoire immédiate il y a un tourbillon qui m'éjectera dans la mémoire du monde ?

[skninny puppy : TFWO : youpi !!!!!!!]

les choses courbes se plient dans le mauvais sens, la table avec le panneau coule sur elle-même, c'est pour ça que les bords sont relevés

18h32 : peut-être qu'un deuxième bédo passerait bien

[melt me something nice : si tous ces petits sons stridents sont des parties de mon esprit, où est-ce que je suis ?]

tout est comme avant, je fais les mêmes choses qu'avant, mais ça devient de plus en plus difficile de comprendre (ou me rappeler ?) pourquoi je les fais

18h39

je suis beaucoup plus loin de mes doigts, et ils sont devenus liquides, c'est pour ça que c'est dur de rouler

la pieuvre c'était moi en fait, mais endormi [melange (the place)]

18h45

pieuvre discrète = folie, pieuvre explicite = hallucination

18h50 : ront Line Assembly - Evil Playground (Chainsaw Mix).mp3 j'ai l'esprit empêtré dans la musique, j'ai l'impression que tout est normal PARCE QUE je suis fou, ça expliquerait tout

en fait il faut que je résiste au truc pour me rendre compte que je ne suis pas au même endroit qu'au début

20h44 : les copaings viennent de passer

en fait en ouvrant la porte, je suis trippé, et le premier réflexe est d'être persuadé que (20h46) l'autre le sait, et à ce moment là c'est toujours tentant (parceque c'est rigolo) de faire comme si j'étais pas trippé, c'est à dire faire comme si tout était normal alors que tout est profondément anormal, C'EST TOUJOURS TENTANT DE FAIRE SEMBLANT

comment est-ce que j'ai pu en arriver là ? ce que j'écris n'est que l'écume d'un immense bouillon de pensées, et ma conscience incarne les petites bulles, qui éclatent à la surface (20h55) je suis moi même, c'est à dire des moi différents à des temps différents, qui résonnent ensemble à ce moment-là pour créer la réalité, pour donner l'illusion de la réalité alors qu'il n'y a en réalité que le cube

le son le son, vraiment la musique parfaite pour cet état

le son donne le contexte, la tonalité colore la scène, (21h04), ça change vite, mais l'extérieur du contexte est inclus dans le contexte, le contexte est suffisamment complexe et cohérent pour être auto-suffisant [OKUPE] Babylon joke - The Face (B).mp3 en fait je pense à un truc, c'est clair et net dans ma tête, ça changera jamais, et l'instant d'après ça change, et je réalise que c'est parce que je pensais à autre chose, mon point de conscience passe son temps à se courir après

ça me fait marrer parce que j'ai l'impression de berner mon moi de l'instant d'avant, je suis le dialogue de mes multiples moi d'avant (21h17), qui tombent d'accord sur un compromis qui donne le moi de maintenant, ce moi semble important car c'est lui qui délivre le message, mais le message délivré est totalement extérieur à maintenant,(21h19), le moi de maintenant émerge, et il a l'impression de discuter avec les avants, alors qu'en fait il ne fait que dire ce qu'ils avaient prévu qu'il dirait, le moi de maintenant délivre un message qui est interprété différemment par tous les moi d'avant, (21h22) qu'est-ce qu'il se passe, les sons humains à haute fréquence ça rend cinglé,

je passe mon temps à oublier ce que je veux faire, commencer à élaborer des stratégies pour m'en rappeler pour pouvoir le faire, et c'est rebalayé pour s'ajouter à l'océan des choses oubliées qu'il fallait faire

la réalité est toute fracturée, mais pas d'hallucination parce que le nuage du trip flotte à un niveau très abstrait, les informations de l'extérieur sont les mêmes, mais le cadre d'interprétation est modifié à un rythme infini, la vitesse permet de voir les propriétés statistiques des choses, et tout semble incohérent

un trip c'est pareil qu'un sort, on en parle pas mais on le sous-entend, on reconnaît les gens à la façon d'interpréter ce qu'on dit, collision de cube

(21h34)(15h40 que de temps passé, je suis en plein dedans)toujours à barboter dans l'eau visqueuse du cube

décrocher un bout de réalité (l'attention) et le mettre dans le cube (conscience) ou la volonté peut faire ce qu'elle veut du fragment à l'intérieur de cette parenthèse, et recracher le fragment dans la réalité, chacun d'un côté de la flaque de boue

c'est quand il y a rupture dans la continuité qu'on se doute de quelque chose, la sonnette d'alarme se met en marche, et on colmate la fuite entre l'esprit et la réalité

mon esprit c'est juste ça, un cube qui tourne en boucle, et partant de là j'imagine que la réalité c'est sûrement plein d'autres cubes qui tournent en boucle

1) remplir le cube
2) avancer dans la boucle
3) recracher le cube

(parenthèse scrubs)

j'ai l'impression que manger un trip ça crée un million de petits lutins qui crient super fort que j'ai mangé un trip, mais que je suis le seul à les entendre. à part ça pas de différence avec d'habitude.

en fait je suis tout le temps trippé, mais j'entends les lutins que si je prends un trip, comme tout le monde.

[sortir du cube]